Stefi van Wijk ne se souvient pas de la première fois où elle a pagayé sur la rivière Madawaska. « Cela a toujours fait partie de ma vie » dit-elle.
Depuis sa source dans les hauts plateaux algonquins jusqu’à la rivière des Outaouais, la rivière se fraie un chemin à travers le Bouclier canadien et se jette fréquemment dans les rapides. Cela en fait une destination populaire pour tous les types de pagayeurs.
En 1969, les grands-parents de Mme Van Wijk ont vu le potentiel et ont commencé à construire une école de kayak et de canoë sur les rives de la Madawaska, près de Barry’sBay, en Ontario. Aujourd’hui, Mme van Wijk et sa sœur sont la troisième génération à diriger le Madawaska Kanu Centre. Elles font découvrir à un plus grand nombre de personnes les joies de l’eau vive et protègent la rivière qui leur tient tant à cœur.
« Il nous incombe, comme amateurs de loisirs, de prendre soin des terres et des cours d’eau sur lesquels nous pratiquons nos activités », déclare Mme van Wijk. « Nous devons faire ce que nous pouvons pour prendre soin d’eux et leur rendre la pareille. »
La surveillance de l’eau simplifiée
Depuis quatre ans, l’équipe du bureau du Centre Madawaska Kanu suit l’évolution de la qualité de l’eau de la rivière. Une fois par mois, à moins que les conditions soient trop glaciales, l’équipe mesure des paramètres comme les niveaux de pH, l’oxygénation et la transparence.
« Je ne suis pas du tout une scientifique de laboratoire », précise Mme van Wijk. Mais les trousses d’analyse de l’eau fournies par Water Rangers — accompagnées d’instructions claires et de rappels mensuels par courriel, facilitent le processus.
Une fois qu’ils ont recueilli les données, le personnel du centre les téléchargent vers la plateforme de libre accès DataStream. Et Mme van Wijk sait que les données sont utilisées.
Une meilleure compréhension, des connexions plus profondes
Prenons l’exemple de la température de l’eau, qui est fortement influencée par le barrage hydroélectrique situé en amont du Centre MadawaskaKanu.
« Le barrage a deux façons de faire passer l’eau », explique Mme van Wijk. « Il peut faire passer l’eau des profondeurs, qui est toujours à quatre degrés, et il peut la faire passer par-dessus, ce qui correspond à la température du haut du lac. Et cette température influe réellement sur l’écosystème. »
Si la rivière devient trop froide, les taux d’éclosion du doré chutent de façon spectaculaire. Le ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario surveille donc de près les données recueillies par le Centre MadawaskaKanu pour s’assurer que le barrage est exploité adéquatement.
Pour Mme Van Wijk, ce type de surveillance est un moyen pour les communautés de s’unir pour prendre soin d’un espace commun. « C’est vraiment super que ces initiatives de science citoyenne existent pour permettre aux amoureux des rivières, où qu’ils soient, de sentir qu’ils font une différence dans l’entretien et la surveillance des rivières sur lesquelles ils vivent, se distraient et travaillent », dit-elle.
Le fait de suivre la qualité de l’eau de la Madawaska a certainement renforcé les liens de Mme van Wijk avec le cours d’eau qui a façonné sa vie. « J’aborde la rivière d’une manière différente maintenant que j’ai cette relation avec elle », dit-elle. « Je suis fière d’être intendante d’une rivière ».
Photo. Stefi van Wijk pagayant au milieu. Credit: Madawaska Kanu Center.