Faire évoluer l’approche actuelle du changement climatique avec Kwaday Dän K’e (La façon de faire des gens il y a longtemps)
Jocelyn Joe-Strack est une scientifique des Premières Nations Champagne et Aishihik. Au cours du mois de février 2019, elle a entamé une tournée de conférences dans les ambassades canadiennes en Europe afin de partager son point de vue autochtone sur le changement climatique avec des diplomates de haut rang, des universitaires, des jeunes et le public. Elle est boursière de 2012 du Programme de la Bourse nordique Jane Glassco
Ayinji Daqualama uye. Mon nom est Mère blanche – Jocelyn Joe-Strack. Mon père est Willie Joe de Chu’ena – Eaux chantantes – Hutchi, Yukon. Ses parents sont le chef Hutchi Joe de Chu’ena et Sadie Stevens de Äshèyi-Aishihik, au Yukon. Ma mère est Jane Strack, de Vancouver (Colombie-Britannique). Ses parents sont F. Strack de la Saskatchewan et Gladys Banfield de New Brighton, en Angleterre.
Je suis membre de la Première nation autonome de Champagne et de Aishihik, dans le territoire du Yukon, au nord-ouest du Canada. Nous nous présentons en disant qui étaient nos grands-parents afin que l’on puisse avoir une meilleure idée de notre expérience.
Mon foyer se trouve sous le plus grand champ de glace non polaire du monde et nous y vivons depuis des temps immémoriaux.
Je suis microbiologiste et hydrologue de formation. J’ai travaillé dans la recherche, la politique et la gouvernance. Je suis mère. Chaque jour, j’explore les grandes questions sur la façon de revitaliser les forces de l’humanité afin de sauvegarder la Terre pour les générations à venir.
En raison de mes nombreux rôles, j’ai été invitée par les ambassades du Canada en Espagne, en Suède, en Allemagne et en France pour partager ma compréhension de la perspective autochtone du changement climatique. Pendant le mois de février, je voyagerai en Europe avec mon mari, Scott, ma fille de trois ans, Lyla Jane, et mon bébé, Eleanor Mbay. Outre le partage de mes connaissances, je vais également approfondir et élargir ma philosophie sur la meilleure façon de vivre en harmonie avec la Terre.
Le monde est submergé par l’urgence de faire face au changement climatique. La société est inquiète, déterminée, en colère et incertaine quant à ce que nous réserve l’avenir. Nous nous tournons vers la science et les politiques, nous écoutons les voix fortes pour trouver des solutions et assurer la survie de notre civilisation.
Nous nous tournons également vers les peuples autochtones du monde. Il est reconnu que les peuples originaires se souviennent de l’harmonie avec la Terre. Lorsque la terre est sous leur responsabilité, l’harmonie perdure souvent et la terre reste saine.
Je suis issue d’un peuple qui se souvient de la façon de vivre et de circuler en harmonie avec une terre en constante évolution. Notre climat et notre terre natale ont toujours évolué et changé. Pour nos ancêtres, c’était une vérité et non une menace. Aujourd’hui, cependant, nous avons créé un danger parce que nous avons oublié comment être résilients.
Les histoires de mon peuple reflètent la force de notre résilience, car nous avons surmonté des changements constants : Nous nous souvenons des animaux géants de l’ère glaciaire ; il y a seulement un siècle, notre village se trouvait sous un lac immense ; mes grands-parents ont marché dans les prairies ; mon père a voyagé effrayé dans un camion qui l’a emmené dans un pensionnat ; et j’écoute les histoires de mes leaders qui se sont battus pour la souveraineté que nous célébrons aujourd’hui.
Les Premières nations du Yukon sont reconnues comme des chefs de file mondiaux du mouvement autochtone qui a surmonté de grands traumatismes dans son cheminement vers l’autodétermination. Aujourd’hui, nous avons l’autonomie gouvernementale et nous nous efforçons de faire évoluer notre rôle dans la société moderne. Nous recherchons l’autosuffisance.
J’ai été élevée par des leaders pour être une leader. Pendant mon séjour en Europe, j’ai l’intention de m’inspirer des leçons de mes ancêtres pour tirer le meilleur de chacun dans le but de rééquilibrer notre société et de sauvegarder notre magnifique Terre. Je partagerai mon voyage en explorant de grandes idées dans la poursuite de la résilience de l’humanité.
Jocelyn Joe-Strack est une scientifique des Premières nations Champagne et Aishihik. Elle est boursière de 2012 du Programme de la Bourse nordique Jane Glassco.
Au cours du mois de février 2019, elle a entamé une tournée de conférences dans les ambassades canadiennes en Europe afin de partager son point de vue autochtone sur le changement climatique avec des diplomates de haut rang, des universitaires, des jeunes et le public. On peut la suivre dans ses voyages sur Twitter @GlasscoFellows ou @jocelynjs ou en s’abonnant à l’infolettre de la Gordon Foundation pour obtenir des mises à jour.
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