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En préparation de mes voyages : Première partie. L’importance d’être complète


Jocelyn Joe-Strack est une scientifique des Premières Nations Champagne et Aishihik. Au cours du mois de février 2019, elle a entamé une tournée de conférences dans les ambassades canadiennes en Europe afin de partager son point de vue autochtone sur le changement climatique avec des diplomates de haut rang, des universitaires, des jeunes et le public. Elle est boursière de 2012 du Programme de la Bourse nordique Jane Glassco.


J’ai été invitée par les ambassades du Canada en Espagne, en Suède, en Allemagne et en France pour partager ma compréhension de la perspective autochtone du changement climatique. Pendant le mois de février, je voyagerai en Europe avec mon mari, Scott, ma fille de trois ans, Lyla Jane, et mon bébé, Eleanor Mbay. En plus de partager mes connaissances, je vais également approfondir et élargir ma philosophie sur la meilleure façon de vivre en harmonie avec la Terre.

À l’étranger, il est important de donner le meilleur de moi-même et de représenter le meilleur de mon peuple. J’ai parlé avec mes aînés et mes jeunes pour m’assurer que j’apporte le message approprié. Je veux aussi promouvoir nos entrepreneurs. En préparation de mes voyages, j’ai rassemblé des œuvres d’art et des connaissances à partager.

Pendant mes présentations, je porterai fièrement ce châle à boutons d’ormeaux, créé par l’artiste tutchone/tlingit du Nord, Kaylyn Baker.

J’ai rencontré Kaylyn lors du vernissage de To Talk with Others – une exposition au Yukon Arts Centre à Whitehorse qui se tient jusqu’au 23 février 2019. L’exposition propose des interprétations d’une transcription de 1977 entre le premier ministre Pierre Trudeau et les chefs des Premières nations du Yukon, dont mon père, Willie Joe, concernant le gazoduc Mackenzie alors approuvé. Kaylyn a contribué à la réalisation d’un magnifique portrait perlé de mon père pour l’exposition.

Châle « couverture à boutons » en ormeau de Kaylyn Baker avec un grand fermoir perlé comprenant des cristaux Swarovski, un bouton en bois d’orignal, de l’or 24 carats, des grenats, du jade de Colombie-Britannique, du jade chinois, des émeraudes, des aiguillons de porc-épic teints et des touffes de poils de caribou sur une peau tannée à la maison. Le châle comporte également un col perlé et des détails de laçage rouge avec une frange fine et des pompons de castor tondus.

Portrait perlé de Willie Joe, ancien président de la Yukon Native Brotherhood. Préparé par Kaylyn Baker pour « To Talk with Others », une exposition d’art qui répond au procès-verbal d’une réunion tenue en août 1977 entre le premier ministre Pierre Elliot Trudeau et cinq chefs des Premières nations du Yukon concernant le gazoduc Mackenzie, alors approuvé.

J’ai perdu mon père à cause d’un cancer quand j’avais 13 ans. Bien qu’il soit physiquement absent, j’ai eu l’impression que son esprit nous reliait, Kaylyn et moi, à travers son portrait. Le perlage exige une grande assiduité et, dans ma culture, la valeur d’une femme était basée sur sa capacité à coudre. La concentration requise est censée susciter la transcendance.

J’étais si heureuse lorsque Kaylyn a accepté de réaliser un châle pour mon voyage. Lorsque nous nous sommes rencontrées pour discuter du châle, j’ai vite compris qu’elle était une véritable artiste. Elle écoute et trouve l’inspiration dans l’expérience des gens. Après avoir écouté mon histoire, elle m’a dit qu’elle avait récemment imaginé un motif de rose, ce qui lui a immédiatement semblé parfait.

La rose était la fleur préférée de ma mère. Depuis l’enfance, j’ai cueilli et apprécié de grignoter des pétales de rose arctique, comme mon père m’a appris à le faire. Je lui ai également parlé de mon lien avec l’eau, à travers la recherche et la spiritualité.

Après m’avoir présenté le châle, Kaylyn m’a dit qu’en pratiquant le perlage, elle pensait à mon histoire et à ma philosophie sur la façon de retrouver l’harmonie – ce châle est donc le reflet de mon expérience et de mes aspirations. Sa création est absolument magnifique. Je suis impressionnée et honorée de porter sa vision.


Jocelyn Joe-Strack est une scientifique des Premières nations Champagne et Aishihik. Elle est boursière de 2012 du Programme de la Bourse nordique Jane Glassco.

Au cours du mois de février 2019, elle a entamé une tournée de conférences dans les ambassades canadiennes en Europe afin de partager son point de vue autochtone sur le changement climatique avec des diplomates de haut rang, des universitaires, des jeunes et le public. On peut la suivre dans ses voyages sur Twitter @GlasscoFellows ou @jocelynjs ou en s’abonnant à l’infolettre de la Gordon Foundation pour obtenir des mises à jour.

Blogue 1: Une invitation en Europe

Blogue 2: Le sentiment d’être complète

Blogue 3: Prendre le temps de réfléchir

Blogue 4: Réflexions sur Picasso

Blogue 5: Réconciliation autochtone

Blogue 6: Science, rennes et connaissance

Blogue 7: Jeunesse, sagesse et inspiration

Blogue 8: Retour à la maison