_David Korgak, left, speaks about the youth-led policy recommendations alongside Jasmine Evic and Blake DeMaio. Credit_ NNSL photo_nnsl.com (1)

Le nombre de suicides étant terriblement élevé au Nunavut, les jeunes doivent être impliqués dans les changements cruciaux apportés au plan de prévention du suicide dans les territoires, selon une nouvelle étude de David Korgak, boursier de la bourse nordique Jane Glassco.

Né et élevé à Iqaluit, M. Korgak défend les intérêts des Inuits du Nunavut dans le cadre de son rôle au sein de Nunavut Tunngavik Incorporated. Son document de recherche de politique, Communication is Key: A Youth-Led Review of the Government of Nunavut’s Interagency Information Sharing Protocol (IISP) for Suicide Prevention (La communication est essentielle : Un examen par les jeunes du Protocole d’échange d’information entre organismes (IISP) du gouvernement du Nunavut pour la prévention du suicide), présente des recommandations en matière de politiques et de pratiques pour favoriser le changement.

Le Protocole d’échange d’information entre organismes (IISP) a été élaboré par le gouvernement du Nunavut pour permettre aux organismes et aux communautés de travailler ensemble afin de lutter contre l’épidémie de suicide sur le territoire. Alors que le taux de suicide annuel moyen au Canada est de 11 par 100 000 habitants, celui du Nunavut est de 117 par 100 000 habitants, tandis que pour les hommes inuits âgés de 15 à 29 ans, le taux est presque 40 fois supérieur au chiffre national.

M. Korgak note que l’IISP n’est pas mis en œuvre de manière significative, notamment en raison d’un manque de communication au sein des organismes gouvernementaux et entre eux, et d’une formation inadéquate. Il a travaillé en étroite collaboration avec les jeunes du Nunavut, qui ont créé un court métrage présentant leur travail, pour examiner l’IISP.

Les jeunes recommandent entre autres de rendre la formation IISP obligatoire pour tous les fournisseurs de services des ministères qui ont signé le protocole et de veiller à ce que l’IISP soit publié publiquement afin que l’information soit facilement accessible à tous.

Dans son document, Korgak explique que bien que le protocole et les recommandations ne suffisent pas à résoudre la crise du suicide au Nunavut, ils pourraient constituer un mécanisme efficace pour fournir un soutien holistique et global.

« Le document de David est un appel à l’action sur cette question vitale, mais souvent passée sous silence », a déclaré Sherry Campbell, présidente et directrice générale de la Gordon Foundation, qui gère la Bourse nordique Jane Glassco. « L’expertise professionnelle de David et son engagement des jeunes dans ses recherches signifient que son document renferme des solutions de politiques innovatrices et pratiques ».

La Bourse nordique Jane Glassco est un programme de développement de politiques et de leadership qui reconnaît le potentiel de leadership parmi les jeunes Canadiens du Nord âgés de 25 à 35 ans et qui est en place depuis 2010.

Korgak fait partie de la cinquième cohorte de boursiers, qui bénéficient d’une formation en compétences politiques, d’un mentorat et de possibilités de réseautage alors qu’ils entreprennent des recherches sur les politiques publiques.

Voici les recommandations de politiques du document :

  • Rendre la formation IISP obligatoire pour tous les fournisseurs de services des ministères qui ont signé le protocole.
  • Élargir le protocole pour inclure le personnel des centres de jeunesse ou de bien-être communautaire dans les communautés et les inclure dans la formation.
  • Identifier davantage de niveaux de risque et de délais de suivi associés à chaque niveau.
  • Veiller à ce qu’il y ait un guide pour définir les rôles et les responsabilités et permettre de fréquentes réunions entre organismes.

Voici les recommandations pratiques du document :

  • Désigner de façon permanente le personnel d’Inuusivut comme travailleurs essentiels en raison de la crise du suicide en cours sur le territoire.
  • Offrir continuellement la formation sur l’IISP tout au long de l’année, sous toute forme appropriée, que ce soit virtuellement ou en personne.
  • Pourvoir les postes liés à l’IISP de façon indéterminée, avec des avantages en matière de logement, et inclure une prime à la signature pour les Inuits qui sont embauchés à ces postes, semblable à la prime à la signature des infirmières.
  • Exiger que tout le personnel concerné de la division Inuusivut soit formé pour donner la formation sur l’IISP et faire le suivi du nombre de participants à la formation sur l’IISP lorsqu’elle est dispensée.
  • Garantir que les membres du personnel qui peuvent travailler à partir de leur communauté ne trouveront pas que la langue constitue un obstacle à la participation aux réunions entre organismes.
  • S’assurer que l’IISP est publié et mis à la disposition du public et que l’information est facilement accessible à tous.